« Je suis innocent » : l'ex-président brésilien Lula se défend

  02 Mars 2018    Lu: 1154
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Condamné à 12 ans de prison pour corruption, Lula a déclaré ne pas avoir peur de la prison dans un entretien accordé à l'AFP jeudi.

L'ex-président brésilien Lula, condamné à 12 ans de prison pour corruption, s'est dit « innocent », à huit mois de la présidentielle, qu'il espère toujours remporter. « Je travaille en partant de l'hypothèse que je serai candidat, que je vais gagner en justice, prouver mon innocence et que j'aurai le droit d'être candidat » au scrutin d'octobre, a assuré Luiz Inacio Lula da Silva lors d'interview réalisée par l'AFP à São Paulo.

Il pense tous les jours à la prison
Lula, auquel on demandait s'il pensait à la prison, a répondu qu'il « y pense tous les jours », tout en ajoutant : « Je n'ai pas peur et je ne suis pas inquiet. » Il a été condamné en appel à une peine de prison de 12 ans et un mois fin janvier pour corruption passive et blanchiment, mais il est menacé d'une demi-douzaine d'autres procédures en justice. L'ancien ouvrier métallurgiste est accusé d'avoir reçu un appartement de luxe en bord de mer du groupe de BTP OAS en échange de l'attribution de marchés publics de Petrobras pendant sa présidence (2003-2010).

Même si la plupart des analystes le jugent politiquement mort avant même que tous les recours ne soient épuisés, Lula s'est montré très confiant de pouvoir concourir, et même de remporter le scrutin « dès le premier tour ». « Quel est le problème de mes adversaires ? Ils savent tous que si je suis candidat, je serai certainement au second tour, ou je pourrai certainement gagner l'élection au premier tour. Donc, il n'ont pas intérêt à ce que je sois candidat », a-t-il dit.

En tête des intentions de vote
En tête des intentions de vote, l'icône de la gauche a toujours clamé son innocence, s'estimant victime d'un complot des élites et des médias pour l'empêcher de se présenter. Dans un dernier sondage de la fin janvier, Lula est crédité de 34 à 37 % des intentions de vote, très loin devant le numéro deux, le député d'extrême droite Jair Bolsonaro (16 à 18 %).

« J'aimerais que mes adversaires politiques respectent la démocratie comme je l'ai respectée », a poursuivi l'ex-président, interrogé pendant une heure et demie dans le studio d'enregistrement installé dans les locaux de l'Institut Lula, un lieu plein de caméras avec des éclairages spéciaux pour la télévision. « J'ai perdu trois élections pour la présidence de la République (...) je suis rentré chez moi, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et je me suis préparé pour les autres élections », a-t-il rappelé, entre deux quintes de toux.

La loi brésilienne n'autorisant pas les candidats à officialiser encore leur candidature, Lula a rappelé qu'en tant que « pré-candidat du PT », qu'il a fondé dans les années 80, il allait « continuer à traverser le Brésil en caravane » tant que son sort n'est pas définitivement tranché. « Je continuerai à discuter des problèmes économiques du pays (...) et des problèmes de développement du pays jusqu'à ce qu'ils prennent la décision, ou non, de m'interdire d'être candidat via la justice électorale ».


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